LEGISLATIVES 2014: Quels sont les enjeux ?

Avec la publication de l'arrêt de la Cour Suprême sur l'échéance des prochaines élections législatives et dans l'attente de la convocation du collège électoral, les différentes forces politiques du pays commencent à s'agiter indiquant que nous sommes bien entrés dans la période pré électorale. A quoi devons-nous nous attendre ? De manière générale, nous observons 3 grandes tendances :

- La première est la catégorie des "candidats indépendants". Cette posture semble s'enraciner dans le pays avec le risque que nous connaissons de voir se perpétuer cette situation où des personnes sans aucun passé politique prennent facilement possession des plus hautes fonctions de l'état. Le principal argument avancé par les partisans de cette tendance est la faillite des partis politiques et la perte de leur crédibilité. Ce point de vue bien que légitime, n'est pas pour autant juste. L'histoire des pays montre tous les jours que seuls les partis politiques offrent le cadre fiable d'éducation et formation du personnel politique et concourent a l'expression de la démocratie. Parler de l'histoire des pays, c'est aussi parler du nôtre avec le vécu de ces dernières années. Les divisions et regroupements que nous voyons de la (les) mouvance(s) présidentielle(s) montrent bien les limites de la démarche dite "indépendante". Certains nous disent avoir tiré les leçons et s'organisent en parti : les Sambistes, les Orangistes- tendance Kiki; Cette évolution est intéressante et réjouit les démocrates et progressistes qui voient ainsi des nouvelles forces venir participer à la consolidation de la démocratie. De même, en devenant des partis, ils aident à distinguer ceux qui veulent faire de la politique de ceux qui sont seulement prêts à faire la politique du pouvoir. Les difficultés des partis politiques, leurs échecs ne peuvent en aucun moment justifier l'argument de ceux qui disent qu'ils sont inutiles. Les politiques ont l'obligation historique de tout mettre en œuvre pour faire revivre les partis politiques;

- La 2ème tendance est constituée des courants organisé en partis, qui existent mais étaient en veilleuse, intervenaient rarement ou très peu et s'activent maintenant pour les élections législatives et surtout les présidentielles. Ici, aussi nous assistons à des mouvements de clarification voir des véritables batailles de tendance.

 
- La 3ème tendance s'investit dans une logique de regroupement des forces démocratiques et progressistes pour faire émerger dans le pays un véritable "pôle d'alternance démocratique". Les défis auxquels le pays est confronté, les expériences des dernières années, les opportunités nombreuses que le pays possèdent appellent à cet engagement sur des bases claires et simples:

(i) le vivre ensemble : quelles institutions pour le pays ?Comment faire évoluer les institutions actuelles ? etc..

(ii) Sortir de la pauvreté : Cela est possible, comment faire ? Quelle stratégie de développement ? Quelle croissance cherchons-nous ? Comment nous préparer pour accueillir l'ère du gaz et du pétrole annoncé ?

(iii) Plus jamais de séparatisme : Comment consolider l'unité nationale et l'intégrité territoriale ? quelle évaluation faire de la stratégie suivie jusqu'à présent sur la question de Mayotte ?

Pratiquement 40 ans (dans 2 ans) après la déclaration de l'indépendance, comment mesurer la voie suivie jusqu'alors pour créer les conditions de réunification du pays. 3 questions essentielles pour regrouper les forces vives du pays.

La bataille pour le consensus historique et l'émergence d'un pole d'alternance démocratique se mènera autour de ces questions et la campagne des élections législatives offrira un premier cadre pour connaitre les positions des uns et des autres sur ces questions. 
AKA.